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Un parcours héroïque : comment l’UNFPA aide les mères de Madagascar à bénéficier de soins obstétricaux d’urgence

Trois femmes sont assises sur des lits dans une maternité ; une quatrième est debout près de l’un des lits.
Samueline Razafindravao fait partie des millions de femmes qui souhaitaient accoucher à domicile à Madagascar ces dernières années. « Le coût d’un séjour à l’hôpital m’inquiétait beaucoup », explique-t-elle. © UN News/Daniel Dickinson
  • 23 Avril 2024

RÉGION D’ANDROY, Madagascar – Il était temps de partir pour l’hôpital. Samueline Razafindravao avait l’intention d’accoucher chez elle, dans le sud de Madagascar, mais après avoir rencontré des difficultés, elle a décidé de se rendre dans son centre de santé local.

Une fois sur place, l’équipe médicale s’est rendu compte que la patiente avait besoin de soins d’urgence qu’elle ne pouvait pas lui fournir : elle devait se rendre dans un hôpital spécialisé situé à 200 kilomètres de là. Pour cela, il fallait une ambulance, un équipement rarement disponible les zones rurales de Madagascar.

Ces dernières années dans le pays, trois accouchements sur cinq se sont déroulés à domicile, la plupart sans l’assistance d’une personne qualifiée. Ces circonstances peuvent faire risquer aux mères des complications aux conséquences mortelles, en particulier s’il est difficile d’accéder à des soins obstétricaux d’urgence.

Pour Mme Razafindravao, le trajet en ambulance jusqu’à l’hôpital a semblé être une véritable course contre la montre. « Le bébé poussait beaucoup, puis d’un coup, il n’a plus bougé », raconte-t-elle.

« J’ai cru que j’allais mourir et perdre mon bébé. »

Une sage-femme s’occupe d’un nouveau-né en couveuse.
L’hôpital général régional d’Ambovombe prodigue tous ses soins gratuitement, un élément très important dans un pays où plus de 80 % de la population est confrontée à une pauvreté persistante. © UN News/Daniel Dickinson

Un hôpital proposant des soins complets

Après son arrivée en ambulance à l’hôpital général régional d’Ambovombe, Mme Razafindravao a subi une intervention chirurgicale et a pu accoucher d’une petite fille en toute sécurité.

Cette fin heureuse est bien différente de celle que connaissent beaucoup d’autres femmes, selon le Dr Sadoscar Hakizimana, expert régional en santé sexuelle et reproductive auprès de l’UNFPA ; à cause de la pénurie de personnel médical qualifié, il a d’ailleurs mis ses compétences de chirurgien au service de cet hôpital.

« Environ 60 à 70 % des femmes enceintes qui arrivent ici ont déjà perdu leur bébé car leur prise en charge est intervenue trop tard », explique-t-il. « Mais nous avons un taux de réussite de 100 % de naissances en bonne santé, que ce soit par voie naturelle ou par césarienne, pour les mères qui arrivent à temps ; en effet, nous pouvons leur proposer tout un éventail de soins. »

L’hôpital de la région d’Androy dispose de deux ambulances, dont l’une a été fournie par l’UNFPA, l’agence des Nations Unies en charge de la santé sexuelle et reproductive, grâce à un financement du gouvernement japonais. Cette aide a permis à l’hôpital de devenir un établissement spécialisé qui offre divers services, notamment des opérations chirurgicales de réparation de la fistule ou des interventions obstétricales d’urgence.

Parallèlement, deux sages-femmes sont sur place pour aider aux accouchements et dispenser des conseils en planification familiale ; il y a également des couveuses pour les bébés prématurés.

Jeanne Bernadine Rasoanirina, sage-femme, déclare : « cette semaine, j’ai aidé trois bébés à naître, et sur le mois écoulé, j’ai participé à plus de 330 consultations pré et postnatales, il y a donc une véritable demande pour nos services. »

Le résultat de ces changements et de bien d’autres ont permis de sauver des vies : selon la Dr Germaine Retofa, directrice régionale de la santé publique d’Androy, les taux de mortalité maternelle et infantile ont beaucoup baissé.

« Nous sommes en mesure de proposer une approche complète des soins de santé, qui peuvent regrouper des services de santé maternelle comme de conseil nutritionnel et de soins pour les enfants en situation de malnutrition », précise-t-elle.

Une patiente est allongée sur un lit en compagnie de son nouveau-né.
À l’hôpital d’Ambovombe, les femmes reçoivent une aide à la maternité et des conseils en planification familiale ; des couveuses sont disponibles pour les bébés prématurés. © UN News/Daniel Dickinson

Les soins de santé gratuits changent la vie

Mme Razafindravao fait partie des millions de femmes qui souhaitaient accoucher à domicile à Madagascar ces dernières années. Pour elle, la décision était financière : « le coût d’un séjour à l’hôpital m’inquiétait beaucoup », explique-t-elle.

Pour remédier à ce type de contraintes, l’hôpital général régional d’Ambovombe prodigue tous ses soins gratuitement, un point très important dans un pays où plus de 80 % de la population est confrontée à une pauvreté persistante.

Les services de l’hôpital sont complétés par d’autres proposés par des agences des Nations Unies telles que le PNUD, l’UNICEF, le PAM et l’OMS, qui travaillent ensemble pour fournir des équipements médicaux, des conseils nutritionnels, des soins aux enfants et des services pour les personnes en situation de handicap.

À l’hôpital, Mme Razafindravao et sa petite fille qui a désormais quatre jours, sont à la maternité et vont très bien. En tant que jeune mère, elle apprend à allaiter son enfant, qu’elle a appelée Fandresena. Il sera bientôt temps d’entreprendre le long trajet pour rentrer chez elles, mais sans ambulance cette fois, puisqu’il n’y a plus de situation d’urgence.

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